Economie circulaire - En 2011, la production mondiale de poissons d’élevage a dépassé celle de bœuf. En 2012, la première pesait 66 millions de tonnes ; la seconde 63 millions. Mauvaise nouvelle, car la pisciculture est souvent polluante, mais cela donne une idée de la quantité de peaux qui peuvent devenir une ressource pour les artisans qui les transforment en cuir. En France, la filière se réveille de façon exemplaire.
Moins cher que du croco
En 2003, Monique Philip assiste à un défilé de vêtements en cuir de poisson. Quelques années plus tard, elle voyage près du cercle polaire pour se former auprès du peuple sami. En 2014, elle entame une étude de faisabilité. « On a testé tous les poissons locaux, explique sa fille, Marielle Philip. Ceux de la pisciculture locale et ceux issus de la pêche des criées de Saint-Jean-de-Luz Ciboure (Pyrénées-Atlantiques) et d’Arcachon (Gironde) : sole, turbot, raie, congre, requin émissole, roussette, mulet, bar, maigre, thon… » Chaque espèce a des particularités. Ainsi, le cuir de sole, antidérapant, sert pour des gants ; l’esturgeon, lui, est aussi épais que du bœuf…
« Pour le tannage, on a découvert que l’écorce de mimosa faisait l’affaire. Or, c’est une espèce invasive de la dune du Pilat. L’exploiter représente donc une opportunité », s’enthousiasme Marielle Philip. La peausserie Femer a ouvert à La Teste-de-Buch (Gironde) et traitera dans un premier temps 10 000 peaux par an, vendues au prix du veau, mais moins cher que du crocodile !
Création en 2013
23 000 euros de subventions